1707
C’est en 1707 que Jean-Antoine de Lastic, chevalier seigneur et prieur de Bredon, achète la Seigneurie de Parentignat aux héritiers de Maximilien de Sommyèvre au profit de son neveu François II de Lastic, marquis de Sieujac, pour la somme de 45 000 livres. La demeure de Sommyèvre, englobée aujourd’hui dans l’aile gauche du château, se composait alors d’un corps de bâtiment carré flanqué de quatre tours dont seules les deux tours nord subsistent. Le village s’étendait à l’emplacement actuel de la cour d’honneur.
1710
À partir de 1710, François II entreprend une importante campagne d’achat des maisons environnantes (plus de 170 contrats de ventes sont recensés dans les archives de Parentignat), afin de dégager le château et commencer sa construction. Un jardin à la française est créé.
1710 à 1720
Il dépense en construction et en achats plus de 100 000 livres entre 1710 et 1720. Parentignat a la réputation d’être alors une des demeures les plus « richement meublée » de la province Auvergne ». François II meurt en 1749.
Période d'abandon
Son fils, Anne- François III, ne vient en Auvergne que pour y régler ses affaires, et le château est laissé plus ou moins à l’abandon. Il meurt en 1772.
L'inventaire
On retrouve les traces d’un mobilier somptueux dans un inventaire daté de cette époque, dont subsistent encore quelques pièces. Le château est alors quelque peu délaissé.
1780
Ce n’est qu’en 1780 que Anne-François IV, lieutenant général des Armées du Roi, entreprend une importante campagne de travaux et donne à Parentignat l’allure que nous lui connaissons aujourd’hui. Le corps de bâtiment central a probablement été terminé à cette époque, tout comme l’ensemble des toitures mansardées. Il achète une carrière de marbre afin de construire l’escalier d’honneur. D’un caractère qualifié de « difficile », il s’était retiré de la cour en 1779 et passait le plus clair de son temps en Auvergne.
Sous les ordres de La Fayette
Le château est épargné par la Révolution, sans doute grâce aux idées « libérales » de Anne-François IV et plus tard au dévouement du régisseur du domaine Monsieur Herbot. Anne-François IV va combattre sous les ordres de Lafayette puis de Dumouriez.
Mort de Anne-François IV
Une inscription subsiste sur le moulin qui remercie « le citoyen Lastic d’avoir érigé à ses frais un atelier de salpêtre libre et Républicain ». Il meurt à Parentignat en 1794.
Hyacinthe de Montesquiou Fézensac
Ce n’est qu’en 1802 que sa belle fille, veuve de Anne-François V, née Louise Hyacinthe de Montesquiou Fézensac, belle soeur d’Anne de Montesquiou (« Maman Quiou ») et nourrice du Roi de Rome, engage des travaux de conservation sommaires et crée le parc à l’Anglaise.
Création du parc à l'anglaise
Auparavant, un dessin « à la française » de facture simple, en accord avec l’architecture du château, occupait toute la partie aujourd’hui engazonnée.
Au service de l'impératrice Joséphine
Sa fille Octavie, unique héritière de Parentignat, épouse en 1807 un lointain cousin, Pierre Annet-François Joseph de Lastic Vigouroux. Elle sert l’impératrice Joséphine et son époux est chambellan de l’Impératrice et Inspecteur Général des Haras.
L'incendie de 1822
En 1822, un incendie dû à la négligence d’un palefrenier des Haras Nationaux, locataires de l’aile nord du château à partir de 1816, détruit tout l’étage mansardé ainsi qu’une grande partie du mobilier d’origine qui avait été relégué au grenier pour être remplacé par des meubles de l’époque. Une restauration sommaire est entreprise et une nouvelle période de laisser-aller s’étend jusqu’en 1870.
1888
Henriette de Valin, veuve d’Annet-François VII de Lastic entreprend de nombreux travaux de rénovation. Des projets datés de 1870, heureusement jamais exécutés, témoignent des ambitions de l’époque. Jean de Lastic, son fils, entreprend la restauration du monument à partir de 1888.
Restauration du domaine
Les dômes, aujourd’hui restaurés en tuiles, sont créés et les toitures recouvertes d’ardoises. La mansarde de l’aile Sud est entièrement reconstruite à l’identique. Jean de Lastic ne s’arrête pas à la restauration de l’extérieur et du parc qui avait souffert de plusieurs décennies d’abandon. Il crée des salons au rez-de-chaussée, la bibliothèque et aménage également les chambres d’apparat du premier étage.
La collection Georges de Lastic
Parentignat traverse la première partie du vingtième siècle sans subir de transformations majeures. Annet-François de Lastic, fils aîné de Jean et sa femme née Claude de Saint Genys y effectuent de nombreux travaux de conservation. A la mort de Annet-François VIII en 1970, leur neveu et fils adoptif Georges de Lastic Saint-Jal entreprend de nombreux et très importants travaux de restauration de toitures, de fondations ainsi que de drainage. Il recrée entièrement le parc qui avait été laissé à l’abandon. Il meurt prématurément en 1988. Les travaux se sont poursuivis depuis, toitures, électricité, peintures… Les grandes salles du premier étage abritent aujourd’hui une partie de la collection Georges de Lastic avec la volonté d’offrir un parcours de plus en plus étendu au visiteur.